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Prévisible
Installation générative et interactive audiovisuelle
online et offline
Antoine Schmitt 2019
Production M-topia
Soutiens : DICREAM, Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, création réalisée dans le cadre de la plateforme de production Chroniques, soutenue par Seconde Nature et ZINC
Projet initié et conçu par M-topia / Fanny Bordier dans le cadre de hétérotopies#2
Conception, réalisation : Antoine Schmitt en partenariat avec GeographR / Philippe Rossello
Collaboration prise de son : Jeroen Strijbos & Rob Van Rijswijk et l’Université de Lorraine Sous-direction des usages du numérique production audiovisuelle et multimédia.
Le projet Prévisible exploite les simulations de modèles climatiques régionaux européens, extraites extraites d’une étude menée par le bureau d’études GeographR portant sur l’évolution du climat sur le territoire du Grand site Sainte-Victoire (à l’est d’Aix en Provence). En se plaçant dans la perspective du climat futur, Prévisible vise à interroger les notions de prévisibilité et de responsabilité dans des réalités complexes.
Au départ, une carte en relief du territoire du Grand Site Sainte-Victoire se déploie devant vous.
Lorsque vous activez le bouton « Démarrer le temps », le temps s’écoule de 2020 à 2100 de manière accélérée et génère une projection, un scénario possible des années à venir basé sur une combinaison de variables climatiques (températures et précipitations) et de modèles climatiques régionaux. Puis, il ralentit et se rembobine. À chaque activation, une nouvelle projection se dessine, et ce à l’infini. Ce choix de «Démarrer le temps», action minimale du spectateur, détermine le chemin futur. Tous ces futurs probables s’appuient sur les projections climatiques des modèles climatiques européens Euro-Cordex selon différents scénarios socio-économiques (RCP) sur une période de 80 ans.
Prévisible met en scène un objet imaginaire : une carte vivante. Cette carte est un organisme doté d’un corps sensible à la température et aux précipitations auxquelles il réagit en mutant, au fil du temps, en sphère pulsante. Cette transformation, engendrée par des algorithmes de simulation physique et organique, plonge le spectateur dans une fiction abstraite, la vie d’une créature étrange et tourmentée.
Ainsi, les secteurs géographiques de la carte gonflent et rougissent si la température maximale journalière est plus élevée que celle de l’année de référence 2020, et ils rétrécissent et bleuissent si les précipitations journalières sont supérieures à 2020. Il y a ainsi interactions entre températures maximales et précipitations, qui résultent de phénomènes d’amplification ou de neutralisation mutuelle. Par exemple, des températures maximales élevées associées à une sécheresse créent des effets intenses à l’instar de ces mêmes conjonctions dans le monde réel.
Du fait de l’inertie temporelle inhérente à ce corps simulé, les effets ont tendance à s’accumuler dans le temps, comme dans le monde réel, menant à des situations critiques ou dramatiques : forte chaleur sur une longue période, pénurie de précipitations, épisodes de pluies intenses…
L’augmentation globale de la température maximale et l’évolution des précipitations par rapport à la période de référence créent de multiples tensions à l’intérieur du corps sensible (carte vivante) qui s’expriment par des émissions sonores dont la puissance et la hauteur reflètent l’amplitude et la nature de ces tensions. Les températures maximales élevées mènent par exemple le son dans les aigus.
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