Oeuvre lumineusepour les cheminées de la Centrale Thermique EDFpour le…
Category: Architecture
Plasticien des processus du mouvement, utilisant les dynamiques spatiales et temporelles de la lumière comme médium principal, le travail avec l’architecture m’intéresse à plusieurs titres. Je développe cet intérêt sous la forme d’installations artistiques temporaires ou pérennes intégrées à des architectures existantes, et à travers des collaborations avec des agences d’architectures de manière à co-concevoir l’architecture et l’oeuvre dynamique lumineuse en commun dès la phase initiale.
L’articulation entre dynamique lumineuses et architecture se fait selon différentes modalités et intentions, qui toutes utilisent les concepts et le vocabulaire du mouvement vivant comme moteur de pensée.
L’articulation entre fixité matérielle des bâtiments et dynamique de la lumière permet une relecture de l’architecture par le mouvement et en particulier le mouvement imprévisible, vivant. Cette relecture peut aller dans le sens de l’intention architecturale, ou au contraire en proposer une autre, en contrepoint. Mes projets Facade Life et l’Essaim en sont deux exemples, dans lesquels la façade de l’immeuble est habitée par une forme lumineuse qui l’utilise comme son territoire et l’habite littéralement, en utilisant ses surfaces comme autant de lieux de circulation et en se frottant au bordures et aux ouvertures dans un mouvement incessant et vivant. Cette redéfinition de la façade en territoire d’une entité artificielle à la fois propose un nouveau regard, plastique, animal, sur le bâtiment et aussi instille un dialogue entre les habitants de l’intérieur de l’immeuble et l’habitant artificiel de la façade. Mes projets Systemic, La Chance et Les Lignes-Mobiles au contraire, tendent à révéler les forces naturelles à l’oeuvre dans les déplacements des êtres humains au sein l’architecture ou de l’espace urbain, traçant des lignes ou vecteurs les suivant ou les précédant, et ainsi jouant le jeu de l’intention de l’architecte tout en interrogeant les passants sur l’usage qu’ils en font. Ces projets s’incarnent dans des mouvements de lumière dans l’espace, sous forme de vidéo-projection de lumière blanche, ou en utilisant des panneaux de LEDS pour créer du mouvement.
D’un autre coté, les variations temporelles de lumière, sous forme de pulsations, d’allumage et d’extinction, de palpitations, de clignotements, etc.. sont autant de signes de vie, à la fois des habitants des immeubles, mais aussi du bâtiment lui-même, ou de ses processus internes. Ce sont des signaux. Le projet City Lights Orchestra est un projet participatif dans lequel les habitants eux-mêmes font palpiter leurs fenêtres, transformant pour un temps leur immeuble, voire leur quartier, en grand système vivant. Le projet City Sleep Light transforme un immeuble entier en veilleuse de la ville, palpitant doucement comme la veilleuse d’un ordinateur. Le projet Open Data exprime sous forme de code Morse les données administratives internes d’une Mairie. Le projet Bosuil Lights Quartet révèle le lien entre quatre tours par des signaux synchronisés émis par des fenêtres artificielles. Ces projets signifient par des signaux temporels, purs signifiants, la vie intérieure des bâtiments, du quartier, de la ville. Les signaux utilisés se basent sur un vocabulaire temporel issu du monde organique, des codes sociaux connus, de la musique… qui tous renvoient intuitivement à une intention perçue de la part de leur émetteur, créant par là-même un lien de communication entre spectateur et origine perçue du signal lumineux. L’architecture prend vie par les signaux qu’elle envoie.