La Sprite

Oeuvre lumineuse
pour les cheminées de la Centrale Thermique EDF
pour le Festival Un Eté au Havre 2019, 2020, 2021

Antoine Schmitt 2019

Commissariat : Charles Carcopino

Direction artistique Un Eté au Havre : Jean Blaise

Avec le soutien d’EDF (special thanks Olivier Neel et Marie Jourdain) et du GIP Un Eté au Havre.

 

La Sprite est une créature artificielle qui habite les cheminées de l’usine EDF du Havre, dans le ciel de la nuit. Elle apparait le soir, danse et bouge et tourne, passe d’une cheminée à l’autre en plongeant dans les profondeurs de la terre ou en bondissant dans le ciel. Programmée selon des algorithmes de vie artificielle, bougeant de manière organique et animale, son humeur est changeante, joyeuse ou fatiguée, nerveuse ou apaisée, fragile ou dynamique. Connectée par internet à la météo en temps réel, elle perçoit de manière très sensible les éléments naturels, la pluie et le vent, et l’air du temps et son humeur s’en ressent, chaotique dans le vent, dynamique et joyeuse dans la pluie, etc… Existant dans l’entre-deux de l’immatériel de la lumière et des atomes de l’architecture, du numérique des programmes et des énergies du vent et de l’eau, elle ouvre des portes entre les mondes et révèle des forces invisibles.

Dans le folklore traditionnel, un.e sprite est une créature surnaturelle, comme les elfes, les fées et les sylphes. De même racine que spirit et esprit, elle est immatérielle, et est associée aux éléments de l’air et de l’eau. En météorologie, les sprites sont des phénomènes lumineux transitoires apparaissant dans la haute atmosphère ayant la forme de méduses de 50 km de large et durant quelques millisecondes. En informatique, le mot désigne un élément graphique qui peut être déplacé à l’écran par un programme pour représenter un objet ou personnage. Véritable créature artificielle programmée, la Sprite des cheminées EDF fusionne ces trois univers et s’incarne et prend vie dans le ciel du Havre.

Photo : Hortense Gauthier

Corps de lumière formé de dizaines de pixels bleu électrique, elle épouse les formes des cheminées, se déplace de haut en bas, se resserre, s’étale, se calme au sommet, plonge dans les profondeurs du sol pour remonter sur l’autre cheminée, tremble, flotte sur tout le pourtour, spirale en vecteur, bondit, saute dans le ciel d’une cheminée à l’autre, stoppe, repart.. Sur ce territoire vertical planté dans la mer et touchant le ciel, elle est joyeuse, excitée, triste, fatiguée, nerveuse, accablée, apaisée.. Hypersensible et sensuelle, elle puise son énergie dans le milieu qui l’entoure, le vent, la pluie, les sombres univers souterrains, les harmonies célestes… A chaque instant différente, mais toujours elle-même, elle est au monde à sa manière. Immédiatement lisible dans son mouvement animal, elle ouvre aussi aux forces à l’oeuvre, aux énergies invisibles, aux processus du monde, aux vécus alternatifs du réel.

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