Créatures Artificielles

Les êtres humains sont avant tout des animaux qui sont avant tout des êtres vivants. Parmi les mécanismes fondamentaux des êtres humains et non-humains que j’ai explorés depuis 30 ans en les programmant au sein de créatures artificielles, il y a par exemple :

– l’intention (Le Pixel Blanc 1996)

– la mémoire collective (Now Appear ! 1997 avec Alberto Sorbelli)

– l’imitation (Machiavel 1998 avec Jean-Jacques Birgé, Sparks 1998 avec Juha Pekka Marsalo, Myselves 2018 avec Jean-Marc Matos et Marianne Masson)

– la peur de l’autre (Celui qui garde le Ver 1998 avec Joanna Preiss)

– l’expression par le langage (Dans la bibliothèque 1995, Le Critique Automatique 1999, Deep Love 2017)

– la manipulation verbale (Touche-moi ! 1999, Buy Me ! 2021)

– la tension liberté/contrainte (Vexation #1 2000)

– la tension individu/groupe (22 Cubes Ensemble 2001, Nabazmob 2006 avec Jean-Jacques Birgé, 100 Square Ensemble 2023)

– la décision (le solo 2003)

– la tension attirance/répulsion (Threesome 2003)

– le jeu (Gameplay 2005 avec Jean-Marc Matos and Anne Holst, Players of Games 2021)

– la tension corps/forces extérieures (avec determination 2001, Christ Mourant 2006)

– la tension corps/espace (Facade Life 2007)

– le regard de l’autre (Psychic 2007, Fractal Film 2013 avec Delphine Doukhan)

– le rapport au futur (TIME SLIP 2007, Systemic 2010, La Chance 2017)

– la tension attraction/interdit (Pixel Noir 2010, Carré Blanc 2015, Carré Noir 2016, Black Square 2016)

– le comportement de foule (1000 pixels/n+141 2011 avec Patrice Belin, War 2015)

– le plaisir (Climax 2018 avec Hortense Gauthier)

– etc…

Une grande partie de mon travail artistique consiste donc à plonger dans l’anthropologie, l’éthologie, la psychologie, la philosophie, la sociologie, la biologie, la neurologie, la science physique, etc.. pour en extraire des mécanismes profonds de l’être (humain), les reproduire sous forme de programmes agissant en temps réel au sein de créatures artificielles abstraites et en faire des œuvres que je confronte aux spectateurs et spectatrices pour interroger la condition humaine. Ces mécanismes sont liés au corps, aux émotions, à l’inconscient, à l’intention et à la décision, aux modes relationnels, aux comportements, aux réflexes naturels, à la capacité d’abstraction et de langage, au temps, à la mémoire et à la capacité d’anticipation, aux forces physiques, etc… C’est à dire à des niveaux infra-langage plus profonds et plus fondamentaux que le niveau du pur langage des IA génératives.